Lettre n° 1 – 8 novembre 2022

 

En ouvrant la séance, le président Jean-Pierre Centi évoque le bonheur qu’il y a à se retrouver après la période estivale. Il dit sa satisfaction du succès du colloque de Lourmarin et l’émerveillement des personnes présentes lors de la visite du domaine des Treilles. Il relève la particularité de cette séance qui donne lieu à 2 élections : le secrétaire perpétuel et le Bureau. Rappelle qu’une gerbe de fleurs a été déposée au mausolée de l’Académie dans la matinée où a été rendu un hommage aux disparus et propose une minute de silence à leur attention.

Passant aux choses pratiques, il précise que le poste de Secrétaire perpétuel est pérenne. Ce poste n’est soumis qu’à une seule élection. Le bureau propose Frédéric Couffy en remplacement de Jean-Luc Kieffer. Les académiciens appelés à voter par le président (par ordre d’ancienneté) déposent alors, dans l’urne, le bulletin qui leur a été remis par un membre du bureau non soumis à élection. Le président rappelle que selon les statuts, un académicien ne peut être dépositaire de plus de deux procurations. Le dépouillement fait apparaître l’élection de Frédéric Couffy comme secrétaire perpétuel à l’unanimité des votants.

Le président souhaite ensuite faire deux annonces : d’une part le préfet de région a donné validation pour le début des travaux. Les subventions de la DRAC et du CD13 permettent d’en assurer 50 %. Reste la subvention que devrait accorder le conseil régional. Quant à celle promise par la Métropole, si elle n’est pas compromise, elle laisse planer une incertitude sur les délais d’obtention au vu du remaniement complet de son organisation. Enfin le président annonce qu’au cours de la séance du 13 septembre 2022, le bureau a validé une augmentation des cotisations exigée par la situation actuelle : augmentation des tarifs de maintenance, incertitude du loyer de l’hôtel de Boades loué par la Métropole. Le tarif pour les titulaires passe donc de 150 à 180 euros et de 120 à 140 euros pour les associés (inchangée pour les correspondants : 50€)

Il est temps de passer au vote du nouveau bureau. Son élection validée à la grande majorité donne : Bernard Mille, Président ; Dominique Mazel, 2e vice-présidente ; Pierre Nalin, trésorier adjoint ; Bernard Terlay, musée ; Dominique Mazel, bibliothèque ; Marcelle Mahasela, secrétaire adjointe.

Avant de passer le relais, le président J P. Centi s’adresse à l’Assemblée. Il rappelle que sa présidence a été marquée par le bouleversement dû à la pandémie du COVID et que dans ce contexte inédit et brouillé seules les institutions restent un ancrage, un guide, une aide précieuse. Il espère avoir pu maintenir le cap de celle dont il avait la charge dans cette période délicate. Dit la bienveillance dont il a été entouré et remarque qu’il ressort enrichi d’une telle expérience avant de passer le flambeau au président nouvellement élu.

Bernard Mille rappelle qu’il s’agit pour lui d’un deuxième mandat. Que c’est là une responsabilité qui donne conscience de s’inscrire dans une lignée. Il salue la personne de J.-L. Kieffer qui, dit-il, a su porter haut cette maison et ne manque pas de saluer l’efficacité et la délicatesse du nouveau secrétaire perpétuel. Il remercie J.-P. Centi d’avoir su conserver à l’académie son dynamisme, son rayonnement et le développement de son réseau malgré la pandémie de COVID.

Frédéric Couffy élu nouveau secrétaire perpétuel prend la parole à son tour. Il dit son émotion de succéder à J.-L. Kieffer, assure qu’il met ses pas dans les siens avec humilité. Il rappelle son attachement au travail en équipe et dit son admiration au président sortant J.-P. Centi.

La séance se termine autour d’un pot de l’amitié. Les échanges nombreux qui s’en suivent confirment le plaisir des académiciens à se retrouver.

Mardi 15 novembre : 17 h Séance ordinaire, communication de M. Jean Donnadieu : La guerre ukrainienne, essai d’interprétation géopolitique.

Lettre n° 2 – 15 novembre 2022

 

Ouverture de la séance par une annonce heureuse du président Bernard Mille : un courrier du Conseil régional confirme une aide financière d’un montant de 147 920 euros pour la rénovation du musée Arbaud. Le président salue ensuite la présence du Docteur François Pascal qui a fait don à l’Académie de 11 volumes représentant les OEuvres du comte de Lacépède, éd. Ladrange et Verdière, Paris, 1826.

Il donne ensuite la parole à notre confrère Jean Donnadieu pour une intervention sur le thème : Guerre Ukrainienne. Essai d’interprétation géopolitique.

Un des acteurs de ce sujet brûlant est la géopolitique. Depuis toujours la Russie puis l’U.R.S.S. tente des poussées vers l’ouest. Elle se heurte alors à une Europe qui n’a pas trouvé une véritable enveloppe territoriale. La poussée vers l’est de ce corps occidental grandissant qui ne pose pas ses limites ne peut qu’inquiéter la Russie, d’autant que la poussée de l’OTAN renforce la présence des États-Unis aux abords de ses frontières. L’Ukraine, soumise à des influences contraires (Russie-Pologne) de par sa position géographique devient le théâtre de l’enjeu actuel d’autant qu’il n’y a jamais eu de royaume ukrainien et que son positionnement l’isole des deux groupes en tension : elle a quitté le CEI (Communauté économique indépendante créée en 1991) et ne fait pas partie de l’UE. Elle devient de fait le verrou qui sépare le monde occidental du monde slave (rebelle aux idées de ce dernier). Son positionnement isolé et flou en fait un champ de bataille tout désigné. Si dans le passé la diplomatie française a fait merveille pour résoudre les problèmes avec la Russie tsariste, aujourd’hui on a l’impression d’un désordre mondial où le conflit devient un laboratoire d’observation et d’expérience qui donne à ressentir une paralysie occidentale grandissante. L’OTAN observe, mais n’est pas prête à une intervention décisive, elle ne joue pas son rôle de protection. Le système russe est figé, l’unité européenne fragile, alors comment sortir du conflit et éviter une cote mal taillée qui ne produira que du ressentiment.

L’assemblée réagit par de nombreuses questions dont : celle de l’autodétermination du peuple ukrainien, l’importance du positionnement de chefs religieux, l’action de la politique française à maintenir le dialogue, etc.

La composition des commissions pour l’année académique 2022-2023 sera communiquée la semaine prochaine. Merci donc de bien vouloir communiquer rapidement vos intentions, si vous souhaitez rejoindre ou quitter une ou des commissions. f.couffy@gmail.com

 

Prochaine séance : mardi 22 novembre : 17 h. Séance ordinaire, communication de M. Jean-Louis Charlet : L’histoire numismatique de la Provence, projetée par Maurice Raimbault.

Lettre n° 3 – 22 novembre 2022

 

Le Président ouvre la séance en proposant une minute de silence pour Philippe Malburet notre confrère décédé, fondateur du Planétarium d'Aix, qui a fait vivre dans notre institution l'univers étoilé qui le passionnait. Le Secrétaire perpétuel prend ensuite la parole pour rappeler que les commissions maintenant constituées peuvent commencer leur travail précisant que quelques regrets peuvent encore être entendus.

Le Président présente les invités de Jean-Louis Charlet, intervenant du jour : M. Borzilla, conservateur du cabinet des médailles de Marseille, Mme Prunet, bibliothécaire du même cabinet, M. Laurent Fournier professeur d’anthropologie à l’université de Nice. La parole est donnée alors à M. Charlet pour évoquer « L’histoire numismatique de la Provence projetée par Maurice Raimbault ».

 

 Maurice Raimbault (1865-1942), archiviste-adjoint aux archives départementales d’Aix-en-Provence fut aussi conservateur du Musée Arbaud. Ce collectionneur de monnaies conçoit, dès 1892, l’ambitieux projet d’écrire une Histoire numismatique de la Provence qui ne verra pas le jour. Les documents conservés à la bibliothèque du musée Arbaud grâce à notre confrère Bernard Terlay, permettent de se faire une idée précise du projet de Raimbault comme d’en suivre l’évolution.

La correspondance numismatique d’abord. Elle compte 560 lettres qui témoignent de l’intérêt de ce projet qui reçut les encouragements et l’appui de nombreux numismates de renom entre 1894 et 1934. Mais la seconde guerre mondiale et le décès de Raimbault sonnent la fin de cet ambitieux projet.

Les documents : 3 dossiers et 4 cartons d’archives de fiches, notes et parties rédigées présentent trois états des 14 chapitres prévus pour décliner l’histoire de la numismatique en Provence. Provence qui inclut les Hautes-Alpes, Monaco mais aussi les monnayages des comtes de Provence au Piémont, Naples, Sicile, Orient Latin, Aragon et Lorraine.

À partir de 1923, la création de la revue Le Courrier numismatique qui fait grand cas de la numismatique provençale et la création par Busquet de l’Inventaire des archives numismatiques des Bouches du Rhône coupent l’herbe sous les pieds d’un Raimbault vieillissant, très occupé par le musée bibliothèque Arbaud.  Heureusement que l’Académie d’Aix a su conserver ce que Raimbault a laissé.

Au cours de son intervention savante qui témoigne de la richesse des archives de la bibliothèque de l’Académie, Jean-Louis Charlet a montré un opuscule intitulé : Le monnayage des Abbés de Lérins à Sabourg qui compte 33 feuillets manuscrits et une planche de dessin. Cette pièce, qui révèle un état avancé des recherches de Raimbault, M. Charlet en fait don à la bibliothèque où elle ira rejoindre le fonds Raimbault. Qu’il en soit ici vivement remercié !

 

Les nombreuses questions posées indiquent l’intérêt que cette intervention a suscité chez l’auditoire.

 

Prochaine séance : Mardi 29 novembre à 17 h. Séance ordinaire, communication de M. Gilles Bonnaud : Le Saint-Sépulcre, un enjeu prioritaire au Levant pour la diplomatie française d’Ancien Régime.