Académie des Sciences, Agriculture,

Arts et Belles Lettres d'Aix-en-Provence

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Les trésors du Musée Paul Arbaud

 

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Installé dans un hôtel particulier du quartier Mazarin, le musée est l'œuvre de Paul ARBAUD.

(29 mars 1831 - 17 mars 1911)

 

Collectionneur, bibliophile et mécène il rassembla en ce lieu un ensemble tout à fait exceptionnel, tant par l'ampleur que par la diversité et la qualité des pièces et objets rassemblés.

 

A sa mort, il légua l'ensemble à l'Académie des Sciences, Agriculture, Arts et Belles Lettres d'Aix.

 

FAIENCES

Les vitrines du rez-de-chaussée et du premier étage offrent au regard les pièces de faïence que Paul ARBAUD découvrit lors de ses séjours bas-alpins, au château familial de Rousset, près de Manosque, et qu'il rassembla en une quarantaine d'années, à une époque où elles étaient démodées et délaissées pour la porcelaine.

Elles sont exposées par ateliers, et la partie la plus importante provient de ceux de Moustiers et Marseille.

 

Les fabriques d'Apt, Avignon, Varages, Allemagne… sont également représentées.

 

MOUSTIERS

 

C'est au XVIIème siècle qu'apparaissent à Moustiers les premières faïences vraiment artistiques dans les ateliers d'un artisan de génie, Pierre Clérissy. A cette époque, Louis XIV, pour renflouer le Trésor Public, demande aux Grands d'envoyer à la Monnaie leur vaisselle d'or et d'argent. La demande massive de vaisselle de substitution devait faire la fortune de la faïencerie Clérissy et des autres fabricants de Moustiers.

 

Une première période de production (1679 - 1738), caractérisée par les faïences monochromes, d'une belle couleur bleue sur fond blanc, est largement dominée par les faïences Clérissy

Plat ovale; grand feu;

 

Camaïeu bleu, décor Bérain entourant une scène galante ( 59x43 cm )

 

On y voit apparaître les grands plats décorés de sujet de chasse (d'après le célèbre graveur italien Tempesta) et, plus tard, d'armoiries.

 

C'est également vers la fin du règne de Louis XIV et au cours de la Régence que la fabrique de Clérissy produit ses faïnces au "décor Bérain" comprenant d'agréables entrelacs au milieu desquels figurent des nymphes et des satyres, souvent complétées au centre par des personnages mythologiques.

 

En 1738, Joseph Olérys créait une nouvelle faïencerie à Moustiers.

Il rapportait d'Espagne la pratique d'une décoration multicolore qui eut un grand succés. Cette seconde période de polychromie devait durer jusqu'en 1780.

 

Bassin d'aiguière

 

Grand feu polychrome. Moustiers, Olérys, Fouque peintre

 

37 x 28 cm

 

Les décors de la première période sont d'abord traités par Olérys avec une nouvelle couleur (jaune, vert, brun, ou violet). Les couleurs sont ensuite associées avec tous les dégradés, pour former de nouveaux motifs polychromes à guirlandes, à rocaille, de style Louis XV, ou à fleurs violettes.

 

Le plus connu des motifs de cette période polychrome est sans doute le "décor à grotesques" représentants des singes, des ânes musiciens, des oiseaux et des monstres fantastiques.

 

La fin du XVIIIème siècle voit la disparition des noms de Clérissy et d'Olérys parmi les faïenciers de Moustiers. Le déclin qui s'amorce vient à la fois de la Révolution et du goût grandissant pour les fines porcelaines d'Orient, de Saxe, d'Angleterre et de France.

Il faut noter une troisième période (1780 - 1850) où les très belles pièces des frères Ferrat sont obtenues par la technique du "petit feu" découvert à Strasbourg. Elle permet, par une deuxième cuisson à température moins élevée, d'obtenir des couleurs plus vives, notamment le rouge cerise et le vert émeraude.

 

MARSEILLE

Dans le dernier quart du XVII ème siècle et au cours du XVIII ème siècle, Marseille vit s'épanouir une prestigieuse production de faïences.

 

 

Potiche en porcelaine

 

Marseille, fabr. Robert vers 1770 / 90

 

Le Musée Arbaud possède quelques pièces exceptionnelles sorties des cinq plus grandes fabriques de l'époque : Saint-Jean-du-Désert, Fauchier, Leroy, Gaspard Robert et la Veuve Perrin.

 

Les ateliers de Marseille ont utilisé les techniques de décor au grand feu en camaïeu bleu, souvent chatironné de manganèse, à Saint-Jean. Fauchier utilise le décor au grand feu en camaïe bleu et le grand feu polychrome. Louis Leroy s'est spécialisé dans l'usage d'un rouge briqueté caractéristique. On pense que la Veuve Perrin et Gaspard Robert n'ont utilisé que le décor du petit feu qui permet une palette d'émaux variés et l'usage du pourpre de Cassius qui donne les dégradés de rose et de pourpre.

 

 

Plat à bord contourné.

 

Petit feu polychrome. Fabrique Veuve Perrin à Marseille. Diamètre 37 cm

 

Les formes sont variées. Les pièces de forme sont parfois somptueuses : vases à anses, pots couverts, pots de pharmacie, surtout de table, plaques en demi ronde-bosse, statuettes, porte-huiliers, glacières, bouquetières, et surtout de magnifiques soupières et terrines.

 

Le décor peint subit des influences variées. Il évolue en accompagnant le changement de l'Histoire du Grand Siècle à la Révolution

 

PEINTURES

 

Parmi les tableaux exposés, on remarquera particulièrement un triptyque "Adoration des Rois" de l'Ecole de Van Aelst du XVIème siècle, et "La Crucifixion"

 

Le musée possède 18 portraits des membres de la famille de Mirabeau, légués à l'académie par la dernière descendante de cette famille, Mme de Martel, plus connue sous son nom de plume : Gyp.

 

On trouve divers tableaux parmi lesquels un portrait du célèbre humaniste provençal Peiresc, attribué à Finsonius, et du même peintre, une crucifixion.

 

 

Basssin de toilette ovale

 

Le bassin est décoré sur le fond de la scène de chasse au sanglier et sur l’extérieur d’une guirlande de végétaux stylisés sous un galon à réserves florales et de motifs typiques qui entourent les médaillons des plats d’apparat.

 

Les anses sont en forme de masque de lion.

 

 

Plat circulaire

 

Il arbore le même décor central à l’intérieur d’un médaillon, entouré des mêmes motifs que ceux de la partie inférieure du bassin précédent.

 

Il porte sur l’aile une bordure d’un double motif végétal stylisé.

 

Ce plat, d’une taille inférieure (45 cm de diamètre) aux plats d’apparat, ne présente aucun trou de suspension.

 

 

 

 

 

Plat circulaire

 

En son centre figure un décor de scène de chasse au cerf dans un médaillon classique de Moustiers.

 

L’aile répète un double motif végétal stylisé.

 

La chasse au cerf est la reproduction d’une gravure de Tempesta.

 

 

Plat circulaire

 

Il présente au centre du bassin la version inversée d’une gravure de Tempesta.

 

Aucun autre plat décoré d’une telle scène de chasse n’est identifiée en collection publique ou privée.

 

Le médaillon est un modèle classique de Moustiers et l’aile est ornée d’un double motif végétal stylisé.

 

 

Plat circulaire

 

Le même décor de chasse est visible sur un plat au musée du Louvre.

 

Le décor du médaillon en dentelle de ferroneries  est plus tardif.

 

Il fut  vraisssemblablement fabriqué par la manufacture de Clérissy vers 1715-1720.

 

 

 

Plat ovale

 

Au centre de ce plat figure une chasse à l’éléphant.

 

Ce décor de chasse est rare.

 

Le double motif végétal de l’aile et l’entourage du médaillon sont classiques.

 

 

 

 

 

Plat circulaire

 

Ce plat est agrémenté au centre d’une scène de chasse au bouquetin inspirée d’une gravure de Tempesta.

 

Le médaillon central est à motif classique de Moustiers et l’aile porte une riche frise alternant fleurs et végétal trifolié

 

 

 

 

 

 

Plat circulaire

 

Il porte au centre du bassin une scène de chasse à l’autruche inspirée d’une gravure de Bartsch inversée.

 

Ce plat arbore sur l’aile un décor des plus anciens : sept masques grimaçants entourés de motifs végétaux et fleuraux entrelacés.

 

 

 

 

 

 

 

Plaque décorative rectangulaire à pans coupés

 

Cette plaque dont on ne connaît aucun autre exemplaire était depuis longtemps dans la collection de Paul Arbaud.

 

Elle est ornée de scène de chasse inspirées de deux gravures de Tempesta, celle au lion et celle à l’ours.

 

Présence originale de singes dans les arbres, singes qui ne figurent pas dans les gravures.

 

 

Plat ovale

 

Il comporte au centre du bassin, à l’intérieur du médaillon entouré d’une large dentelle d’orfèvrerie, une scène de chasse au lion inspirée de la même gravure que celle de la partie gauche de la plaque précédente mais de manière inversée.

 

L’aile est ornée d’un double motif végétal stylisé.

 

Le décor de ce plat en fait vraisemblablement une pièce du début des années 1720.

 

 

L’Académie d’Aix a le privilège de conserver, dans l’hôtel particulier qu’elle occupe aujourd’hui, une exceptionnelle collection de faïences provençales. Elle le doit à la générosité de l’un de ses membres, qui lui légua, il y a cent ans, cet hôtel et, particulièrement, ces faïences.

 

Homme de goût, fin lettré, amateur d’art reconnu, collectionneur avisé, Paul Arbaud vécut en cet hôtel jusqu’en 1911, et y rassembla près de deux cent cinquante pièces, essentiellement de Moustiers et de Marseille.

 

 

Antonio Tempesta (1555-1630)

 

Natif de Florence, Tempesta fut formé dans l’art du dessin et de la peinture murale.

 

Sous l’autorité de Giorgio Vasari il collabora, de 1576 à 1580, à la décoration intérieure du Palazzo Vecchio puis à  celle des plafonds des Offices.

 

Il quitta Florence pour Rome en 1580 et travailla pour le pape Grégoire XIII à  des peintures murales dans les Loges du Vatican.

 

Après 1685 il dessina douze panneaux de la Galerie des Cartes du Vatican pour Sixte V.

 

Ses recueils de gravure lui valurent une renommée internationale, particulièrement ses scènes de chasse au nombre de neuf dont quatre furent utilisées par les peintres sur faïence de la fabrique de Clérissy.

 

Les musées Arbaud et de Moustiers offrent une sélection de pièces inspirées de ces quatre séries de gravure.